Relocalisation en EMEA : quelles opportunités pour les entreprises européennes ?
Depuis quelques années, le secteur de la logistique connait des perturbations plus fréquentes et plus fortes. La guerre en Ukraine et la crise sanitaire sont les principales raisons de ces perturbations. JLL, société de conseil en immobilier d’entreprise, a publié un rapport intitulé « Relocalisation en EMEA : quel potentiel ? », dans lequel elle constate que les entreprises européennes relocalisent une partie de leur production vers la Roumanie, la Turquie et le Maroc, au lieu de l’Ukraine et de l’Asie.
Selon une enquête réalisée par BCI Global, 60 % des entreprises américaines et européennes souhaitent rapatrier certaines productions jusqu’ici situées en Asie. Lisa Graham, directrice Recherche industrielle et logistique EMEA chez JLL, explique que « Deux années de pandémie mondiale et la guerre russo-ukrainienne ont permis de faire évoluer les choses, après avoir mis en évidence le manque de résilience des supply chains. Les entreprises ont réalisé que les stratégies de diversification sont essentielles pour optimiser les niveaux de stocks sur les marchés européens. Nous assistons à une transformation profonde des supply chains et celle-ci va continuer ».
Patrick Remords, i-Log lead director chez JLL France, prévient que les derniers évènements tels que le blocage du canal de Suez ou l’augmentation des risques dus au changement climatique ont généré des projets de refonte des supply chains amont. Selon JLL, la banane bleue traditionnelle et la banane émergente de la mer Noire, deux corridors de distribution de l’Europe, sont les plus susceptibles de connaître une augmentation de la demande de la part des prestataires logistiques. De plus, les fortes contraintes d’approvisionnement sur les marchés principaux le long de ces corridors pousseront la demande vers les marchés secondaires et tertiaires stratégiquement situés le long de ces mêmes corridor.